Ça commence à bien fer
Vous avez de vieilles pinces, tenailles toutes rouillées, lames de piochon, de bêche, clous et forets ou toute autre vieille ferraille inutilisée, ne les jetez pas aux encombrants : cela peut faire le bonheur de Fabienne.
Dans son atelier, toutes ces ferrailles sont rangées par catégorie et, sous nos yeux ébahis, elle tire un à un des tiroirs pleins de clous, de vis, de mèches, de râpes et de rabots en tous genres. Au sol, toutes les lames d’outils attendent une autre fonction. Fabienne va leur donner une seconde vie. Pour elle, il est important de ne travailler qu’avec de la ferraille récupérée, des outils qui ont une histoire.
Comment en est-elle arrivée à cette activité ?
Après avoir été conseillère agricole dans une banque, puis éducatrice spécialisée, puis chef de service dans un I.M.E, et avec les années COVID, elle a ressenti le besoin de changer de vie et de faire quelque chose de ses mains. Elle aimait déjà beaucoup le « gros » bricolage et faisait de la soudure pour décorer son jardin.
Elle a été guidée pour sa reconversion professionnelle et soutenue par ses amis et sa famille. Elle a fait quelques temps de formation dans une école de production à Dôle, avant de s’installer en Ardèche en 2021.
« Je me suis sentie bien accueillie à Colombier-le-jeune et dans le milieu des artisans d’art également, où j’ai trouvé solidarité et entraide. »
Pourquoi la ferraille ?
« J’ai essayé le bois, mais ça ne donnait pas ce que je voulais. En fait, j’ai toujours aimé la ferraille et son odeur. Mon père était agriculteur et avait un poste à souder. Il me disait toujours de ne pas regarder quand il soudait, mais moi, je voulais regarder, et cela me fascinait ! »
Comment crée-t-elle ses pièces ?
Ce sont les outils, leur forme, qui lui donnent son inspiration. Elle ne se dit pas à l’avance : « Je vais faire ça », mais se laisse guider par ce que lui inspire l’outil.
La principale difficulté pour elle, c’est la gestion du temps. Elle met beaucoup de temps à réaliser une pièce, car il y a toute la phase de nettoyage et de ponçage avant de commencer à plier, assembler, souder. « Je sors de mon atelier toute noire de poussière ! ».
Pourquoi avoir choisi de s’installer en zone rurale ?
« Je viens du rural, je ne me verrais pas vivre en ville. Je n’ai pas envie de vendre mes sculptures en ville, où je pourrais certainement les vendre à un meilleur prix. Mais je préfère que ce soit accessible à tous ».
La bonne surprise est d’avoir vendu presque tout ce qu’elle a réalisé jusqu’à maintenant, que ce soit sur les marchés de Noël, les marchés artisanaux et dans les deux boutiques où elle a des sculptures en dépôt : « La horde des créateurs » à Vernoux et « Le pont des arts » aux Ollières.
Être une femme dans ce métier ?
« Parfois, sur les marchés, on me dit : « C’est votre mari qui fait ça ! ». Mais une fois que j’ai expliqué que c’est moi, les gens sont plutôt admiratifs, même les hommes ! »
Et si c’était à refaire ?
« Oui, sans hésiter ! C’est un chemin que j’ai accompli et qui a forgé ma volonté, c’est le cas de le dire ! ».
Fabienne aimerait ne pouvoir faire que ça mais, pour le moment, elle doit compléter avec une autre activité professionnelle quatre demi-journées par semaine. Elle rêve d’avoir un endroit où exposer et vendre toute l’année.
Pour définir son métier, elle a cette belle formule : « Ce que je fais, c’est faire du doux avec du dur ! ».
Ses réalisations, toutes en équilibre, ne le démentent pas !
Contact : mail: fabiennebarbier@free.fr
Tel : 06 30 58 46 69
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