Mickaël Valet est artiste plasticien.
Le temps d’une interview Odette, il a délaissé ses pinceaux, ses vitrines et ses fresques pour venir nous parler de son travail.

Après des études d’art appliqué en région parisienne et un BTS menant au stylisme, design ou graphisme, lui qui rêvait plutôt de peinture Renaissance, se rend compte qu’il s’est trompé de voie.
Il cherche alors une école d’art et s’inscrit en 2ème année au DNSEP ( diplôme national supérieur d’expression plastique ) à Dijon. C’est un retour aux sources. Au bout de 5 ans il obtient son diplôme avec les félicitations du jury en 2010.
Pendant plusieurs années il met son art en pratique en utilisant différents supports : sculpture, photo, dessin, performance et même l’écriture. Souvent son propos est de chercher comment les conjuguer avec la nature, comment vivre avec le paysage.
Puis il a commencé à faire des vitrines de Noël. Alors qu’il est installé en Haute Marne, un boulanger lui demande de faire des vitrines sur les quatre saisons. Mickaël va développer sa propre patte et attirer d’autres clients.
Mais cela signifie arrêter sa pratique d’art contemporain, se détacher de l’œuvre à laquelle il se consacrait entièrement.
C’est à ce moment qu’il rencontre sa compagne, Clémentine Jolivet. Ils vont venir s’installer en Ardèche en 2017. Mickaël se remet à la peinture avec un avenir un peu incertain. Inflation, Covid, la joie de la paternité…” La vie n’est pas un long fleuve tranquille, nous dit-il.”
En trois ans il parvient plus ou moins à vivre de son activité sur le secteur Lamastre Désaignes, Vernoux, St Agrève. Depuis 2022, il a davantage de demandes de mairies ou d’établissements, comme l’EHPAD de St Félicien, qui lui commandent des peintures murales. Sa clientèle se complète, se diversifie.

L’avantage de son activité, c’est “d’avoir pignon sur rue”, ce qui permet d’avoir des échanges, ça peut créer des envies. Il aime se fondre dans le décor et observer les gens qui s’arrêtent devant ses créations.
“ C’est un vecteur de rencontre !”
Il s’émancipe de la médiation culturelle, des lieux d’expos, il devient plus indépendant.
Son sujet de prédilection reste la nature et il aime la rendre toujours présente dans ses créations en introduisant des éléments de botanique, des animaux…
Son objectif est de susciter de l’observation, de la contemplation.
Ses dix années d’études ne lui ayant pas permis de travailler des techniques picturales différentes, il se sent plutôt autodidacte.
Par son travail sur les vitrines, il revient à sa passion initiale. Il ré-invente des techniques, fait des tests, introduit le glacis, innove. “ On a beau savoir qu’on sait faire, tant qu’on ne le fait pas, ça reste virtuel. Faire un projet de A à Z, c’est gratifiant.”

Mais il s’investit dans ses commandes aux dépens de sa pratique personnelle. Et il a souvent envie de se remettre devant un chevalet. « Que serait ma peinture sans les contraintes de la commande ? »
Son travail est très exigeant. Il se rapproche davantage de la peinture sur toile que de l’éphémère. Mickaël s’est senti parfois en décalage et frustré dans son expression face à des clients juste en quête de décoration. Il est important que chacun partage les mêmes attentes.
Il avoue être parfois un peu pessimiste. Dans le contexte économique, son activité n’est pas une priorité. Elle demeure un luxe. La clientèle locale n’est pas infinie à long terme. Il faut élargir et démarcher, frapper aux bonnes portes.
Les gros contrats sont un véritable challenge, nécessitent de la réflexion.
Néanmoins, il regarde l’avenir avec confiance. Il espère sortir de la précarité, s’épanouir dans sa peinture et rester au top. Il apprécie particulièrement la qualité de vie qu’il a trouvée en Ardèche et la proximité de la nature.
Contact : Mickaël Valet 06 41 04 29 53
Mail : mickael.valet@gmail.com
Site portfolio : www.behance.net/mickaelval0987
