Nous avions rencontré Dominique Chapre en tant que modiste mais nous voulions en savoir plus sur sa nouvelle passion plantes et teintures.
Une maison de pierres dans un petit hameau d’Ardèche, un grand jardin, une source captée dont le trop plein coule toute l’année, c’est le lieu idéal « pour faire des essais » comme elle le dit souvent.
Dominique nous reçoit dans la cuisine qui jouxte l’atelier. Un bouquet de basilic odorant d’un violet pourpre est suspendu près du poêle, des cosmos sulfureux formant un patch d’un orange lumineux sèchent dans une cagette, et tout près des petites boules jaunes ! On pourrait les prendre au premier abord pour des mirabelles mais non, ce sont des noix de galle. Elles poussent sur les feuilles de chêne, en cette saison on les ramasse sur le sol et elles sont riches en tanins.
Sur des étagères s’alignent des bocaux soigneusement étiquetés. On peut y lire « crème de tartre », « extrait de tara », alun, sulfate de fer, carbonate de soude, gomme guar ou blanc de Meudon pour n’en citer que quelques-uns. Des grands sacs de papier craft abritent de l’armoise et de la callune séchées et des écorces macèrent dans un seau.
Alchimie de parfums, de couleurs, on se sent bien dans l’antre de notre « herbaliste ».
Son intérêt pour les plantes ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en 4 ème elle avait eu envie d’être herboriste. Ce métier ayant été dissous en 1941, il était devenu interdit de faire des mélanges de plantes alors elle a choisi d’autres filières, une année de pharmacie puis de préparatrice en pharmacie ne l’ont pas convaincue.Elle s’est alors lancée dans l’artisanat, essayant déjà la peinture sur soie ou des expériences de chapeaux peints.
Plus récemment elle a utilisé, pour faire les enduits de sa maison, un mélange de chaux et de pigments qui respectent l’écologie.
Elle s’est mise à cultiver des plantes tinctoriales dans son jardin mais travaille beaucoup avec les « plantes de talus » qui poussent en quantité.
Il lui faut faire des essais, innover, analyser, comparer. Elle n’hésite pas à consulter des ouvrages
spécialisés où il est question de chimie, de pH et à mettre en pratique fermentation, macération, travail à froid.
Elle dit « le teinturier c’est celui qui maitrise le mordançage » – cette façon d’accrocher le colorant sur la fibre textile – mais veille à n’utiliser aucun produit toxique pour le faire.
Nous passons ensuite dans son atelier où des portants présentent ses créations.
Sur le lin, le coton ou la soie, les teintures naturelles sont complètement différentes des teintures
chimiques. Elles diffusent des coloris à la fois doux et vibrants : châtaignier, millepertuis, indigo mais aussi bois de campèche : les noms font rêver.
Les techniques japonaises employées, le shibori- pliage de tissus- ou le tataki zomé- empreintes de
végétaux- donnent à ses foulards, ses étoles et ses chemisiers des aspects saisissants.
Dominique est toujours en recherche, trouve son inspiration dans la nature.
Agréables à porter et à offrir !
De plus, elle va développer sous peu des stages feutrage, teinture et de modiste.
Suivez son actualité!
On trouve ses créations :
- A la boutique Créateur, 4 rue de la poste au Chambon sur Lignon,
Contact : createliershl@gmail.com
- Au PlatO de la Recyclerie à Saint Agrève : on peut y voir actuellement des tableaux en textile feutré et des chapeaux.
- Sur les marchés de Lamastre et du Chambon sur Lignon en été jusqu’aux vacances de Toussaint
incluses, ou dans des salons d’artisanat d’art – mais en cette période de Covid ils sont annulés.
- A son atelier en prenant rendez vous: 1270 Chemin de Cluzet, St Julien Labrousse 07160 Belsentes.
lat : 44.927227 long : 4.539655
tel : 33626889060
- ou sur son site : www.dominiquechapre.com
mail : dominiquechapre@orange.fr
facebook : chapeauxdominiquechapre
Mizuki et Vieille Bourrache