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Médecins Sans Frontières

Rencontre avec Isabelle Defourny, présidente de MSF France

 Il est bon de rappeler qu’il s’agit là d’une organisation médicale humanitaire non gouvernementale (ONG), qui intervient dans les pays en crise et/ou en conflit. Elle est financée à 99% par les donateurs et par des fondations. 

Le Docteur Isabelle Defourny est la présidente de MSF France depuis trois ans. Après son diplôme de médecine, elle s’est engagée dans Médecins Sans Frontières pendant six ans dans des pays en guerre. Puis elle a choisi de travailler au siège de MSF pour participer à l’élaboration des différents projets dans le monde. Elle a été élue présidente du conseil d’administration de MSF en 2022.

Quelle est votre vision de la solidarité aujourd’hui ?

« Il va falloir se battre ! Le milieu de la solidarité va traverser des périodes difficiles. C’est un gros sujet de préoccupation pour nous. 

 La réduction drastique des financements, notamment des Etats-Unis, pour l’aide humanitaire, fait que de plus en plus de situations vont perdre le soutien des aides publiques et arriver chez des organisations comme MSF. Nous ne pourrons pas tout assumer, nous devrons établir des priorités, souvent douloureuses. Il va falloir trouver des acteurs et des soutiens partout dans le monde.  Il y a 6 groupes MSF dans le monde, qui interviennent dans 75 pays.»

Quelle est la place des zones rurales dans ces actions ?

«On travaille presque exclusivement en zone rurale, dans des zones difficiles d’accès, où les populations sont éloignées des centres de soins, que ce soit pour des raisons géographiques ou à cause des catastrophes naturelles ou des conflits. C’est pourquoi la logistique tient une part énorme dans nos actions. Une grosse partie de notre travail, c’est aussi la négociation avec les groupes armés pour pouvoir rejoindre ces populations.»

Quelle est la place des femmes dans les actions de MSF ?

« L’équilibre hommes/femmes dans les équipes de MSF est une très grosse question en ce moment ; pas particulièrement en France, ni en Europe, mais dans les pays dans lesquels on travaille. Au Moyen-Orient et en Afrique, il y a une forte majorité d’hommes dans les équipes. On a beaucoup de difficultés à amener des femmes de ces pays à des postes de responsabilité, ça c’est un travail vraiment important.

 Dans les années 70/80, le personnel qui partait aider était principalement occidental, voire français. Aujourd’hui ce n’est plus le cas : les internationaux qui travaillent à MSF viennent de plus en plus du monde entier et particulièrement des pays où l’on travaille ; à plus de 60% ils viennent d’Afrique et du Moyen-Orient. Ce n’est plus, de façon caricaturale, « le bon docteur blanc » qui vient aider. C’est le côté positif de cette évolution. Le côté négatif, c’est que les équipes sont devenues de plus en plus masculines et donc, il y a un gros travail qui est mené pour faire de la place aux femmes.

 

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