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Ecole d’herboristerie de Chalencon

Herboriste, à quand le diplôme ?

Ferny Crouvisier nous accueille à Chalencon, sur le lieu de formation, un bâtiment à la fois sobre et moderne, construit avec des matériaux écologiques ; à l’intérieur un gros poêle rougeoyant avec son bon feu de bois réchauffe la salle de conférence spacieuse.

D’emblée Ferny aborde le sujet avec enthousiasme et conviction. Ancienne professeure de SVT, elle a travaillé dans de nombreux établissements et c’est en se retrouvant avec des classes difficiles qu’elle s’est rendue compte que les élèves étaient à la fois intéressés et attentifs lorsqu’on parlait de plantes et de botanique.

Elle nous rappelle quelques faits historiques : le docteur Jean Valnet (1920-1995) a été un précurseur en matière de phytothérapie et aromathérapie. Le métier d’herboriste était reconnu autrefois. Il a été supprimé en 1941, sous le régime de Vichy, sous la pression de l’ordre des médecins et des pharmaciens. Par la suite, quelques tentatives, notamment par Edith Cresson, pour faire reconnaître ce métier  se sont avérées infructueuses ; la chaire de botanique a aussi été supprimée à la faculté.

Bénéficiant d’un congé parental, Ferny s’est donc inscrite à L’A.R.H. ( Association pour le Renouveau de l’Herboristerie), d’abord pour se former puis s’y investir complètement.

L’A.R.H., créée en 1982, était installée à Paris et les stages avaient lieu à Brioude puis ce fut dans la région de Grenoble (le Triève ) avant de prendre racine à Chalencon, il y a 4 ans. Le lieu s’y prêtait, le village offrant la possibilité d’hébergement dans 2 gîtes, dont l’un peut recevoir une quarantaine de personnes ainsi qu’un restaurant.

L’A.R.H. est une structure associative qui accueille chaque année entre 100 et 120 élèves, par sessions de 35 élèves.

Ici, les élèves sont heureux d’être proches de la nature dans le cadre de leurs projets. Ils viennent de toute la France, et même de l’étranger ; ils sont issus de tous les milieux professionnels et de tous les âges, des jeunes, des personnes en reconversion, beaucoup de femmes de 40/50 ans qui connaissent la botanique par leur grand-mère, voire même des retraitées. Tous sont rassemblés par leur motivation et leur projet. Ils suivent 2 ans de formation avec une semaine de stage pratique par an, des cours en visioconférence, avec des devoirs par correspondance pour la première année. Puis ils suivent deux semaines de stage en 2ème année et doivent rédiger un rapport. Un examen final valide la formation. Divers intervenants reviennent fidèlement ; ce sont des cueilleurs, des chercheurs, des militants pour la reconnaissance de l’herboristerie.

La formation consiste à savoir identifier, cueillir, conserver, transformer les plantes en diverses préparations, connaître leurs propriétés. Mais il ne s’agit en aucun cas de poser des diagnostics et de donner des conseils thérapeutiques. « On n’est pas des médecins et on ne veut pas marcher sur leurs plates-bandes. Il faudrait que les médecins et les pharmaciens fassent le lien avec les herboristes. Ces trois professions devraient travailler ensemble, nous dit Ferny. »

Nous visitons les locaux, très bien aménagés et fonctionnels : le secrétariat, l’herboristerie, le labo chimie-cuisine, la salle de teinture, la salle de conférences.

Un terrain attenant de 3000m2 permet de cultiver des rosiers qui servent à faire des hydrolats.

Ferny nous confie ses craintes pour la santé de l’humanité future : elles sont liées bien sûr à l’environnement, aux pollutions, à l’alimentation de mauvaise qualité. Elle regrette de constater qu’il n’y a pas de véritable volonté politique de changement  dans le domaine de l’écologie. « La prévention est très importante : apprendre à bien se nourrir, pratiquer des activités physiques, prendre soin de soi…J’ai un espoir avec le développement de l’alimentation bio, mais le manque d’information dans ce domaine, et surtout le coût, font qu’elle n’est pas accessible à tous… » nous dit Ferny.

Ce dont elle est fière, c’est la réalisation de ce lieu et une belle surprise, c’est l’accueil du village. Des conférences ouvertes à tous sont régulièrement proposées.

Son objectif c’est qu’un diplôme d’herboristerie soit enfin reconnu et qu’il permette de pouvoir vivre de ce métier décemment.

Elle conclut avec un grand sourire : « Les plantes, c’est merveilleux ! »

 

Contact : ARH.IFH , 329 route des Faurites 07240 Chalencon

Tel : 04 75 60 82 64

Site : arh-herboristerie.org

 

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