10 ans déjà

C’est un collectif de plasticiens, musiciens, techniciens et acteurs, qui va fêter ses dix ans en Novembre 2024.

Estelle Marsal, Caroline Garret et Arnaud Van Cortenbosch, nous ont accueillies dans ce qui sera leur local de répétition et de stockage, local habilement nommé : la ZOAV : Zone d’Ouverture aux Arts Vivants. Situé sur la zone artisanale de Nozières, ce local a été bâti dans le prolongement de celui d’Arnaud, dit Nox.

Comment est né le C.T.T. ?

Estelle, qui a travaillé plusieurs années avec la compagnie Janvier au Cheylard, rêvait d’une compagnie qui serait un espace de création, de liberté, pour les artistes locaux. En 2015, elle crée, avec une douzaine d’artistes et des amateurs du coin, un premier spectacle « Le cabaret d’Alice » à Labatie d’Andaure. Forts de ce premier succès, les comparses continuent sur leur lancée en collaborant avec l’association Zik-en Dez pour mettre sur pied le festival « Dez arts de Zik ».

Quels sont les objectifs du C.T.T. ?

Ce qui les motive, c’est de développer la culture et le spectacle vivant en milieu rural, faire vivre le patrimoine, rassembler les gens autour d’événements, surprendre encore, faire rire. « Quand on entend des gens dire : le théâtre, c’est pas pour moi ! on a envie de les faire changer d’idée. Et aussi de montrer qu’on n’a pas besoin de la ville pour avoir de la culture et des artistes ! Il y a ici un public qui est demandeur, les réseaux fonctionnent plutôt bien ! »

Mais à quoi ça sert ?

Le C.T .T ; est une association loi 1901, avec une licence d’entrepreneur du spectacle. A ce titre, elle s’occupe d’une dizaine d’intermittents réguliers, et d’une trentaine sur l’année.

Trois axes à son activité :

• L’organisation d’événements culturels locaux.

• La création de nouveaux spectacles ;

• Le portage administratif pour des petites compagnies en Drôme/Ardèche.

Mais que vont-ils inventer encore, ces zouaves ?

En septembre 2024, la ZOAV va ouvrir des ateliers réguliers de théâtre, de cirque, d’arts du spectacle, certains pour enfants, d’autres pour adultes, et même un atelier pour prendre soin de soi, à destination des paysans et artisans en priorité.

Le nouveau bâtiment permettra aussi d’accueillir des troupes en résidence et de leur proposer un accompagnement à la création (mise en scène, costumes, décors…).

Tout n’est pas si facile !

Aujourd’hui, il devient de plus en plus difficile de maintenir un équilibre financier sur des événements artistiques. «Faire des spectacles viables à plus de deux personnes sur scène, devient une gageure. On nous négocie comme une marchandise : par exemple, on entend des réflexions du style : 500€ pour 40 minutes de spectacle, c’est trop cher ! »

Le fait d’être des femmes n’est pas un obstacle ; c’est plutôt un frein lié à notre éducation : la peur de se tromper, ne pas oser. Tout le monde fait des erreurs et peut se planter. Il faut dépasser les appels à la prudence.

C’est davantage le fait de « ne pas être d’ici » qui peut être un frein. Il n’est pas normal qu’aujourd’hui, on soit encore obligé de se justifier sur ce point : « Je ne suis pas d’ici, mais je suis née à Privas ! » ou encore : « Je ne suis pas d’ici, mais ma grand-mère était ardéchoise ! »

Mais ça n’empêche pas de rêver d’avenir !

Le C.T.T. reste confiant en l’avenir. « Des gens ont cru en nous au départ, nous ont laissé faire nos trucs, comme la municipalité de Labatie et celle de Desaignes ; nous ont sollicités ensuite et ça c’est une vraie reconnaissance ! »

Avec le développement de la ZOAV, l’aide technique de Nox et la mutualisation du matériel, tous les espoirs sont permis. On se retrouve pour les vingt ans du C.T .T !

Contact : collectiftouterrain@gmail.com

Site : collectiftouterrain.wixsite.com