En voiture dans le van « Nina et Simon.e.s »
Peut-être avez-vous remarqué, sur le marché de Lamastre, un petit van jaune qui porte l’inscription « En voiture, Nina et Simon.e.s » ? Il s’agit d’une action mise en place par le CIDFF d’Annonay (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles).
Nous avons rencontré Nathalie Exmelin, directrice du CIDFF-MIFE (Maison de l’Information sur la formation et l’Emploi).
Présentez-nous d’abord le CIDFF :
C’est une structure dont la forme juridique est une association et qui a reçu l’agrément du ministère de l’égalité femme/homme. L’agrément est renouvelé tous les cinq ans. Il permet d’obtenir des subventions de l’état, de la région, du département, de la justice, du FSE (Fonds de Solidarité Européen), des caisses d’allocations familiales, de la mutualité sociale agricole et autres organismes sociaux.
Les objectifs sont :
– Apporter l’information juridique sur les droits des femmes.
– Lutter contre les violences faites aux femmes.
– Aider à l’insertion sociale et professionnelle.
– Apporter du soutien sur les questions de parentalité.
Le CIDFF 07 se compose de 38 salariés et assure 28 lieux différents de permanences sur tout le département. Le conseil d’administration est composé de bénévoles.
Pourquoi le van Nina et Simon.e.s ?
Il a pour but d’aller vers les personnes qui n’ont pas ou plus le réflexe de chercher de l’aide, ou qui ne savent pas comment s’y prendre. C’est une main tendue vers elles, pour qu’elles connaissent leurs droits et les moyens de les faire valoir.
C’est aussi une oreille bienveillante pour la détection des violences intra-familiales, qui sont nombreuses en milieu rural ; peut-être pas plus nombreuses qu’avant, mais davantage dénoncées. Il est temps que la honte change de camp !
Le van est présent à Lamastre un mardi sur deux, à Annonay aux restos du cœur, à Privas à l’épicerie solidaire et, en général en ville, dans les quartiers repérés sur indice de pauvreté. Il est essentiel en zone rurale où on rencontre beaucoup de familles monoparentales, dont 80% sont des femmes, et souvent en-dessous du seuil de pauvreté.
Qu’est-ce qui vous motive personnellement dans cet engagement ?
C’est ma grande conviction que l’on doit continuer à lutter contre les violences et les inégalités partout. A l’échelle mondiale, les rapports dominant/dominé sont en progression. Il ne faut pas baisser la garde, même ici.
Quand on voit que, par nos actions, on a permis à des femmes de se reconstruire, de quitter un foyer porteur de violences, de sortir de la prostitution par exemple, de réussir leur insertion professionnelle et sociale, ça nous porte !
Quels espoirs et quelles craintes pour l’avenir ?
Les craintes sont essentiellement des questions de financement. Il n’y a pas de budget voté en 2025 pour notre structure pour le moment, donc pas de possibilité de nouveau recrutement.
Ce qui me donne espoir, c’est que, malgré la réduction des financements, le partenariat entre les différentes structures s’est développé et qu’on a appris à travailler ensemble, dans un objectif commun. Nos partenaires principaux sont : la justice, France Travail, le secours populaire, les restos du cœur, les épiceries solidaires, les CHRS (Centre d’Hébergement et de Ré-insertion Sociale), les Centres Communaux d’Action Sociale, les travailleurs sociaux en général.
On a envie de dispenser un message d’espoir, de tendre la main aux gens, non pas pour faire de l’assistanat, mais pour les aider à conquérir leur autonomie. Tout le monde a des compétences, voilà ma conviction !
Contact : CIDFF, le Zodiaque, 6 Allée Nicolas Copernic, 07100 Annonay
Tel : 04 75 93 31 70
e-mail : cidff@cidff07.fr