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Clémence Chareyre, peintre en bâtiment. Elle se mélange pas les pinceaux !

Elle arrive en coup de vent, regard vif et rieur, énergique et discrète, nous accordant un peu de temps entre son travail et ses multiples autres activités. Comment en est-elle arrivée à créer sa micro-entreprise de peinture en bâtiment “Clem Déco ”?

   Il faut dire qu’elle accompagnait déjà son père maçon sur les chantiers quand elle était petite. « J’aimais beaucoup le marteau-piqueur ! » nous confie-t-elle en riant. C’était un début encourageant, qui s’est confirmé lors d’un stage de peintre en bâtiment en troisième chez M. Avondetto à Lamastre. C’était cela qu’elle voulait faire, c’était une évidence. Elle s’est donc donné tous les moyens pour y parvenir, sans s’inquiéter du fait que c’était un métier considéré comme plutôt masculin. Elle a fait un BEP « finitions », complété par une formation chez les Compagnons du Tour de France en alternance. Elles étaient 6 filles sur 22 élèves dans sa classe, dont 2 seulement ont continué à exercer leur métier, en grande partie parce que cela devenait trop compliqué à partir du moment où elles avaient des enfants à cause de l’inégalité du partage des tâches dans la famille.

   Clémence, elle, a travaillé pendant 2 ans en entreprise, sans aucun problème avec son patron, qui l’appréciait beaucoup. Ce n’était pas obligatoirement le cas avec ses collègues plus âgés, auprès desquels elle avait l’impression de devoir toujours faire ses preuves, répéter et démontrer ce dont elle était sûre…Et l’un d’entre eux a préféré partir quand elle a été nommée chef d’équipe. « Il m’évitait, ne me parlait plus, il n’a pas supporté »

   La vie suivant son cours, elle a pris un congé parental de quatre ans et demi, le temps de mettre au monde trois petites filles ! Lorsqu’elle a voulu reprendre son travail, il n’y avait plus de possibilités sur place, et il n’était pas question d’aller prospecter ailleurs. Encouragée par son père et son frère, elle a donc fini par créer sa propre micro-entreprise, avec l’aide de Pôle emploi. Ce statut lui permet de mieux gérer son temps. Elle travaille aussi avec une décoratrice d’intérieur, Cindy Penel.

   Elle aime beaucoup son métier, qui lui permet de concilier rigueur professionnelle avec créativité – par exemple quand elle fait ses propres enduits à la chaux. « J’essaie de me démarquer, de faire des choses que j’aime ».

   Quand elle a commencé, il y a eu quelques remarques du style : « Qu’est-ce qu’elle fait là, elle va pas durer ! »  Elle leur répond : « Il n’y a pas de raison, je peux avoir les mêmes difficultés et les mêmes compétences qu’un homme « 

   Ses clients savent quand ils la contactent qu’ils ont affaire à une femme, mais ce sont parfois leurs visiteurs qui sont surpris quand ils la voient à l’ouvrage. A leurs questions, elle répond : « C’est mon métier, je ne sais rien faire d’autre ! » Ce qui n’est pas très juste, car son amour du travail manuel ne se limite pas à la peinture. Dans son temps libre, elle prend plaisir à relooker des meubles avec ses « trois filles bricoleuses. » La relève est assurée !

 

Contact : Clem’déco. Les châtaigniers. 07270 Colombier-le-vieux   Tel : 08 92 97 65 57

 

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