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Rencontre avec Valérie Loomer De New-York à Orfeuille ! C’est pas du rock, c’est du baroque.

Il y a dans nos montagnes des pépites bien cachées, sous un écrin de feuilles, dans l’eau claire des sources. Valérie Loomer est une de celles-là. Elle vient pourtant de très loin – de New-York, USA – mais, après de nombreux voyages, elle a élu domicile dans ce très beau coin de la montagne ardéchoise, où elle nous reçoit pour une interview.

 

Dehors, il a plu, l’air est frais, tout est bien vert en ce début de printemps. Dans la petite maison rustique, le poêle ronronne et diffuse une chaleur bienvenue. Valérie nous accueille pieds nus, simple et souriante. Les années n’ont pas alourdi sa silhouette ni ses pas ; son aisance corporelle témoigne d’une longue pratique de yoga, mime et autres disciplines similaires, Dans sa pièce de travail, très cocoon, se côtoient toutes sortes d’instruments de musique : théorbe, cistre, banjo, ukulélé, guitare,,,Un énorme recueil de partitions de musique traditionnelle irlandaise est resté ouvert, en cours de déchiffrage, Des marionnettes goguenardes ou elfiques nous surveillent du coin de l’œil. Des semis poussant avec vigueur sur le rebord de la fenêtre trahissent le lien de Valérie avec la terre nourricière. Elle aime le silence et la beauté de la nature qui l’entoure, « ce cadre magnifique »et se contente de peu dans son quotidien. “Je vis comme une reine”, nous dit-elle avec son accent chantant.

Valérie est intermittente du spectacle depuis une trentaine d’années et se qualifie avec modestie de « petite professionnelle. »

Elle a d’abord été marionnettiste, est venue ensuite parfaire son français lors d’un séjour en Savoie puis à Paris où elle a découvert le mime et s’est formée auprès d’Etienne Decroux.

Mais, avant tout, elle est musicienne : elle a longtemps joué « à l’oreille », avant de s’inscrire dans un conservatoire aux Etats-Unis, alors qu’elle ne savait pas lire la musique.

De retour en France, elle rejoint une troupe de mime, joue dans des bistrots, s’initie au clown. Elle se forme également au yoga.

A Bâle elle étudie la musique ancienne, tout en continuant à jouer.

Elle fait des concerts de musique baroque, des spectacles de marionnettes, travaille avec plusieurs compagnies. Elle réside une vingtaine d’années dans la région de Grignan, où elle joue lors des fêtes nocturnes.

Puis elle crée La Compagnie du Beau Sauvage.

C’est lors de ses pérégrinations, en présentant son spectacle “Ben’s canoë”, qu’elle découvre l’Ardèche.

C’était l’époque où l’on pouvait facilement faire des tournées dans les écoles, même les plus petites, sans avoir à faire trop de paperasses. Séduite par la région, elle s’y installe définitivement en 2004. Rapidement, elle est surprise de la quantité de personnes pleines de talents, amis, artisans, musiciens, paysans qui vivent ici. Ni l’éloignement géographique, ni le fait d’être une femme ne lui posent de problème particulier dans son métier.

Elle a toujours eu du travail, acceptant les propositions même à petit budget, privilégiant les amis, le local. La crise sanitaire est venue ralentir sa carrière, mais elle ne se plaint pas : “Je suis pleine de gratitude pour le système français d’intermittence du spectacle, dit-elle, et je n’en abuse pas.”

Si elle avait un conseil à donner à d’autres femmes artistes, ce serait : “Ne perds pas de temps à monter des dossiers pour demander des subventions ; fais ton truc, pratique ton art ! Si c’est bon, cela marchera.”

Qu’est-ce qu’un week-end de rêve pour Valérie ?

-Passer deux jours à déchiffrer des partitions du XVII ème siècle, avec son ami Daniel, passionné comme elle de musique baroque.

 

Contact : Mail : beausauvage@nordnet.fr

Site : https:// beausauvage.com

Catherine, Monique and Co.

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